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L’héritage de Rawls

Cinquante ans après Théorie de justice

 

La revue Archives de philosophie a publié un dossier collectif intitulé « L’héritage de Rawls. Cinquante ans après Théorie de Justice » sous la direction de Charles Girard et Juliette Roussin, avec leurs participations et celles de Cécile Degiovanni, Marie Bastin et Bondine Desbiolles.
 

« Cinquante après sa parution, et cent ans après la naissance de son auteur, la Théorie de la justice s’est imposée comme l’une des œuvres les plus importantes de la philosophie politique du vingtième siècle. L’impact du livre de John Rawls sur l’évolution de cette discipline peut difficilement être sous-estimé, dans le monde anglophone et au-delà. Les thèses et les arguments qu’il présentait ont largement essaimé depuis 1971 : on les retrouve au cœur des réflexions philosophiques sur la justice sociale et la démocratie, les libertés fondamentales et les inégalités socio-économiques, la tolérance et le pluralisme, la justice globale et la justice entre les générations, la désobéissance civile et la délibération publique. Interprétée et révisée, prolongée et attaquée, l’œuvre de Rawls a suscité d’innombrables travaux et ouvert de nouveaux horizons à la philosophie, mais aussi à l’économie et aux sciences sociales. Son legs a été décisif.

C’est de cet héritage vivant que le présent dossier entend donner un aperçu, sans prétendre à l’exhaustivité ni à la représentativité. Les contributions réunies évaluent les ressources offertes par la philosophie rawlsienne pour penser, avec et souvent contre Rawls, certains problèmes de notre présent : la résolution des conflits entre droits fondamentaux ; la compatibilité de politiques écologistes ambitieuses avec les libertés individuelles ; la lutte contre les inégalités de genre au sein de la famille ; les fins et les moyens d’une politique fiscale égalitarienne, la justification des procédures démocratiques en contexte de désaccord. Elles évaluent, sous cet angle, l’apport et les limites des idées rawlsiennes – le système des libertés de base, la priorité de la liberté, la structure de base de la société, le principe de différence, le désaccord raisonnable –, en les considérant notamment à la lumière des débats qu’elles ont suscités, en particulier avec Herbert L. A. Hart, Susan M. Okin, Thomas Nagel ou Jeremy Waldron ».