La liberté d’expression est-elle un droit absolu ?
La liberté d’expression est reconnue par les régimes démocratiques et les conventions internationales des droits de l’homme comme un droit fondamental. Est-elle pour autant absolue, comme l’affirment certains philosophes qui refusent qu’elle soit mise en balance avec d’autres droits ou principes ? Cet article considère la signification de la thèse absolutiste et examine deux de ses principales défenses philosophiques, proposées par Alexander Meiklejohn et Thomas Scanlon. Il montre que ces théories échouent à établir la liberté d’expression comme un droit absolu : elles ne parviennent ni à justifier la priorité stricte qu’elles lui accordent par rapport à tout autre droit ou principe, ni à le spécifier et à le délimiter de manière à rendre une telle priorité praticable.